042 - CHRÉTIENS ET MUSULMANS A MILAN : QUEL DIALOGUE ?

COMUNITA’ – 06 – 2010

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Chrétiens et musulmans à Milan : quel dialogue ? Avec le christianisme et le judaïsme, il est possible de partager de précieuses ressources pour construire la culture mondiale de paix et de fraternité.

Les événements récents ont mis en évidence des comportements issus de l’immigration arabe, non liés à d’autres immigrants, qui ont pour le moins surpris la plupart des Italiens, des comportements incompréhensibles mais qui ont pour origine la structure sociale des pays arabes. En effet, l’Arabe, habitué à vivre dans un environnement mono-culturel, est confronté à l’émigration mondiale avec des environnements diversifiés, est effrayé par l’absence apparente de Dieu, est poussé à s’enfermer et à se tourner vers les centres islamiques qui ont proliféré grâce aux financements des pays arabes. Pour de nombreux jeunes immigrés, l’islam devient ainsi le seul point de référence clair, tant au niveau culturel que religieux. La religion musulmane, en raison de la frustration déterminée par l’impact avec un nouveau type de mentalité, représente une occasion facile d’identification et de cohésion forte.

Malgré les frontières nationales, le concept d’intime (communauté des musulmans) prédomine dans la philosophie musulmane : ” un mot d’ordre lancé par une voix autoritaire au moment opportun peut se comprimer et conduire à une étroite unité ” (Card. Martini). En Italie, il manque une politique d’acceptation qui accompagne l’immigrant dans son insertion dans la société, qui accepte les nouveaux citoyens et prépare une politique d’intégration adéquate. Pour établir une coexistence avec un dialogue fructueux, nous avons besoin de nous connaître, et la connaissance est basée sur la vérité et le respect des autres. L’immigré est avant tout un homme avec la dignité qui l’accompagne : droits, devoirs…. C’est le point de départ d’une petite contribution à la compréhension du monde arabe, de sa culture et de la paix au Moyen-Orient. J’ai choisi de partir des nœuds invisibles au plus grand pain des Italiens, des obstacles à la coexistence, pour arriver au rôle des paroissiens dans le rapprochement des familles musulmanes dans le but de promouvoir le développement culturel des femmes, les droits humains et de combattre le fanatisme religieux. Le courant de pensée relativement récent provenant du royaume Wahahite, financé par des pétrodollars, s’est imposé au pouvoir des états environnementaux et prétend appliquer à la lettre les diktats du Coran sans la réflexion ; il réussit à coaguler de larges couches de la population qui ne sont pas capables de distinguer entre société chrétienne et modernisation occidentale. L’islam est perçu comme une opportunité de rédemption et le fondamentalisme exploite l’ignorance de ces couches sociales pour ses objectifs de conquête. Tous les États arabes, à l’exception du Liban, ont la charia comme seule source de leur ordre juridique. Il s’agit d’une loi religieuse, qui affecte la vie du pays, des familles et des personnes, qui est appliquée pour la partie concernant la famille, la femme, la liberté religieuse et la succession. Cette loi cause des préjugés et une discrimination juridique et sociale à l’égard des chrétiens autochtones et de tous les non-musulmans. Préjugés religieux, des coutumes et des traditions, des frustrations, un retard économique, un sentiment d’hostilité envers l’Occident, ainsi que la conviction d’être le peuple favori de Dieu, sont les éléments inévitables d’une poudrière prête à exploser si vous n’intervenez pas à temps. Situation qui provoque l’émigration des chrétiens arabes vers des pays plus hospitaliers. Il est vrai que l’Europe a intérêt à ce que le Moyen-Orient soit stable, mais un tel objectif est possible en promouvant le développement technologique, en garantissant le flux de pétrole, en mettant un terme à l’émigration, en créant un climat de confiance entre les peuples et en assurant la sécurité en Israël, au Liban, en Jordanie et aux frontières acceptées et reconnues. Le Moyen-Orient est en crise, les solutions sont par ordre: La paix. Prospérité et démocratie. Et que pouvons-nous faire ? Agir comme une chaîne de transmission pour influencer les forces de décision par le témoignage, l’éducation, le respect de l’homme qui conduit à la paix. Je propose comme modèle pour encourager le rôle des musulmans en Europe à construire des ponts pour le respect mutuel entre musulmans, chrétiens et juifs, sans oublier de leur révéler les principes sur lesquels le christianisme est fondé. La dévotion à la Vierge Marie est très répandue parmi les musulmans : dans l’esprit d’un dialogue spirituel entre deux grandes religions du monde arabe, le Parlement libanais a fait du 25 mars une fête nationale, le jour où l’Eglise catholique commémore l’annonce de l’ange Gabriel à Marie, point de rencontre entre les deux peuples. Une commémoration souhaitable entre les communautés chrétienne et musulmane. Contrairement à ceux qui veulent réduire l’Islam à un système politique au lieu de considérer la religion de la personne avec Dieu, je suis convaincu que l’Islam, compris selon sa tradition spirituelle, peut offrir des ressources précieuses à partager pour construire, avec le christianisme et le judaïsme, la culture globale de paix et de fraternité. Enfin, il est nécessaire de sensibiliser les pouvoirs politiques au silence assourdissant dans lequel les Églises orientales qui ont survécu dans les pays arabes sont en voie d’extinction.

Giuseppe Samir Eid

Libre traduction de l’italien par internet

Les articles publiés visent à fournir les outils d’une inclusion sociale des flux migratoires, à mettre en lumière les droits de l’homme et les conditions de vie des chrétiens dans le monde islamique dont l’auteur est issu. La connaissance de l’autre, des différences culturelles et religieuses sont des ingrédients essentiels pour créer la paix dans le cœur des hommes partout dans le monde, condition préalable à une coexistence pacifique et à une citoyenneté convaincue sur le territoire.

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