DIALOGUE ISLAM ET CHRÉTIENTE

139 1974 Lahore au Pakistan, suppres- sion de la visibilité chrétienne L’une des résolutions de l’OCSI recom- mandait «l’élimination» de la présence chrétienne dans les pays arabes et is- lamiques. L’objectif est de minimiser la visibilité d’une religion autre que l’islam, comme c’est le cas de l’Égypte pour les Coptes et du Liban, seul pays arabe avec un président chrétien et une liberté de culte pour toutes les religions. Le tsunami islamique L’image que l’Islam officiel donne de lui- même aujourd’hui est contradictoire et les médias ne mettent pas l’accent sur sa spiritualité. Il semble accorder plus d’at- tention aux questions enracinées dans les coutumes et les traditions qu’aux questions religieuses (le voile, couvrant le corps de la femme, les pratiques rituelles, la discrimi- nation entre les sexes) et non à la dimen- sion intérieure de la personne. Au cours des dernières décennies, les États arabes ont reçu le pouvoir du courant de pensée qui prétend appliquer à la lettre les diktats du Coran sans contextualiser sa lecture et sa réflexion. De plus, elle ne réus- sit pas, ou ne veut pas, faire la distinction entre la civilisation chrétienne et la moder- nisation occidentale. Ce courant, combiné au sous-développement économico-cultu- rel, réussit à rassembler une grande partie de la population, déçue par le manque de développement économique et par les ré- formes sociales toujours promises par les gouvernements et jamais mises en œuvre. L’islam est alors perçu comme une oppor- tunité de rédemption et le fondamenta- lisme exploite l’ignorance de ces couches sociales quant à ses objectifs de conquête. Les préjugés religieux, les coutumes et les traditions, les frustrations, le retard éco- nomique, les sentiments d’hostilité envers l’Occident et ceux d’un peuple favorisé par Dieu, sont autant de composantes d’une poudrière prête à exploser si elle n’inter- vient pas à temps. Compte tenu de ces différences et de ces contradictions, je me demande si la loi isla- mique d’un pays peut garantir la paix à ses citoyens, ou si elle est elle-même source de haine et de dissension. Un chiffre pré- occupant a été relevé dans un récent rapport de l’ONU : les pays du monde musulman, qui abritent 20 % de la popu- lation mondiale, ne représentent que 4 % du commerce mondial. En outre, les pays du monde arabo-musulman où l’innova- tion est aujourd’hui la plus importante sont ceux qui n’ont que peu ou pas de pétrole. La relation entre l’islam et le christianisme au Moyen-Orient met en évidence cer- taines questions cruciales liées à la ques- tion des minorités culturelles et religieuses, questions d’une grande importance éga- lement pour comprendre et gérer la pré- sence des musulmans dans les pays euro- péens. (Fondation Agnelli) Année 2007 JE SUIS CONVAINCU QUE L’ISLAM, COMPRIS SELON SA TRADITION SPI- RITUELLE, PEUT OFFRIR DES RES- SOURCES PRÉCIEUSES À PARTAGER POUR CONSTRUIRE, AVEC LE CHRISTIA- NISME ET LE JUDAÏSME, LA CULTURE MONDIALE DE PAIX ET DE FRATERNITÉ. Joseph Samir Eid Rotary Sud-est de Milan

RkJQdWJsaXNoZXIy MjQwMTE=