DIALOGUE ISLAM ET CHRÉTIENTE

108 Pour avoir une réponse, il faut demander aux Imams (ceux qui dirigent la prière dans les mosquées), surtout ceux qui ne sont pas nés en Italie, de manifester clairement leur volonté d’intégration et leur fidélité à la so- ciété dans laquelle ils vivent, sinon ils re- stent dans une dangereuse ambiguïté. Sur ce point, un dialogue sérieux et constructif est souhaitable afin de prendre conscien- ce des problèmes que pose l’immigration musulmane. Le dialogue devra porter sur l’intégration du peuple islamique dans le tissu des sociétés européennes, si radica- lement différent de l’islam en termes de mentalité, de coutumes et de valeurs et sur la possibilité d’une coexistence civile et sereine entre Italiens et musulmans. D’autant plus que derrière l’immigration islamique se cachent souvent des Etats islamiques qui ont l’intention de l’utiliser pour des intérêts politico-religieux. 2. Vers les musulmans eux-mêmes, les immigrés en Italie. «Nous devons faire en sorte que les mu- sulmans puissent clarifier et saisir le sens et la valeur de la distinction entre religion et société, foi et civilisation, Islam politique et foi musulmane, en montrant que nous pouvons vivre les besoins d’une religio- sité personnelle et communautaire dans une société démocratique et laïque où le pluralisme religieux est respecté et où un climat de respect mutuel, d’acceptation et de dialogue est établi. (Cardinal Martini, «Nous et l’Islam») 3. Vers les Européens. «La relation entre l’islam et le christianisme au Moyen-Orient met en lumière certaines questions cruciales liées à la question des minorités culturelles et religieuses, que- stions d’une grande importance égalem- ent pour comprendre et gérer la présence des musulmans dans les pays européens. (Fondation Agnelli) 4. Vers les institutions. Attirer notre attention sur la coexistence au sein de nos villes, afin d’éviter que les différences ne se transforment en violence par les plus pauvres et les plus modérés. Une fois que la volonté de réaliser ce rêve aura été établie, il sera nécessaire de créer un groupe de travail pour développer les stratégies à doter et étudier les actions à entreprendre. Dans les pays arabes 1. La femme et le développement humain. Elle doit partir de l’action sociale et du témoignage, de la promotion des valeu- rs humaines « seule base pour créer une société multiethnique et multireligieuse «. Rayonner l’amour du Christ par le tém- oignage de vie, la solidarité et l’accueil. Dans cet itinéraire, «la femme assume un rôle de leader avec la formation humaine pour réfléchir ensemble, musulmans et chrétiens, sur une charte éthique commu- ne pour changer les préjugés mutuels». Le défi de l’avenir pour l’Eglise et l’Islam sera avant tout culturel. 2. Au niveau politique. Objectif : développement économique et droits de l’homme. Que peuvent faire les Etats pour établir une coexistence entre les deux rives de la Méditerranée jusqu’ici culturellement séparées ? 2-1 le renouveau économique, culturel et social des pays qui ont un grand besoin d’échanges et de technologies occiden- tales ; exiger au niveau gouvernemental l’application dans le monde arabe d’un processus de libéralisation vers la recon- naissance des droits humains. 2-2 Soutenir concrètement ceux qui luttent contre le fondamentalisme, contre toutes les formes de violence et pour l’égalité entre les citoyens ; soutenir l’application des droits de l’homme, citoyens différents mais égaux devant la loi ; la liberté de culte et de conscience, une distinction entre un ordre socio-économique moderne et une perspective religieuse, mettant ainsi un

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