DIALOGUE ISLAM ET CHRÉTIENTE

105 ues. Le plus commun est de répandre l’I- slam à travers le monde ; il a une vocation universelle. Elle se répand à travers les sermons et les missions. Quand un peuple refuse, il faut l’ouvrir à l’Islam. Il est ég- alement nécessaire de défendre les terri- toires devenus musulmans. Dans les deux cas, le Jihad assume une forme militaire de «guerre sainte». Les juristes estiment qu’il s’agit d’une obligation communautai- re sous la responsabilité du chef de l’Etat. Elle devient une obligation personnelle en cas de nécessité. Elle ne doit pas exister entre musulmans. Les non-musulmans sont « protégés « une fois intégrés dans le monde musulman. La forme de Jihad que préfèrent les mysti- ques et les moralistes, cependant, est celle qui se déroule dans l’âme du croyant. Une guerre entre frères et sœurs de même foi est illicite et inconcevable en termes juridiques islamiques. Pour cette raison, si un dirigeant musulman a l’intention de faire la guerre à un pays musulman, il doit d’abord déclarer ce pays incroyant, athée, en kafir arabe. En déclarant l’autre kàfir, la déclaration de guerre devient légitime et inévitable, car elle est menée contre les incroyants. Par exemple, dans le conflit Iran-Irak, qui a fait un million de morts, ou dans la guerre du Golfe. Chaque faction a déclaré l’autre kafir, se proclamant champion de l’Islam en mettant des symboles islamiques sur son drapeau, là où ils n’existaient pas auparavant. L’Irak, un pays qui se définit comme laïque, a ainsi inséré dans sa ban- nière nationale les mots «Allàh-u Akbar, Dieu le plus grand», soulignant une mo- tivation religieuse pour attaquer l’adver- saire au nom de Dieu. Imaginez le travail du soldat chrétien irakien qui se bat pour la guerre sainte de l’Islam ! Une pression religieuse et sociale qui incite à changer de religion ou à émigrer en Occident. Le concept de communauté islamique (umma) l’emporte sur celui de citoyenneté (watan). Cette attitude a également été confirmée à l’occasion du récent conflit en Afghanistan. Il en va de même au Koso- vo, en Tchétchénie, en Afghanistan, aux Philippines, aux Moluques et partout où les musulmans sont en guerre, où l’on voit des groupes armés venant de différents pays musulmans pour combattre le Jihad contre les ennemis de l’Islam (qui sont souvent chrétiens) : ils se disent moudja- hidin et agissent dans différents pays pour favoriser des révolutions ou soutenir des rebelles et mouvements de libération na- tionale dans le but déclaré de défendre un Islam menacé par «les infidèles». Nous l’avons constaté lors de la guerre ci- vile libanaise, lorsque des volontaires de Libye, d’Algérie et d’Iran se sont ralliés aux côtés du parti de Dieu contre la par- tie chrétienne de la population. L’Occident n’est pas épargné par ce mouvement, puisque nous voyons des citoyens musul- mans occidentaux, convertis ou non, qui ont afflué en Irak et en Afghanistan pour combattre aux côtés de leur frère musul- man, parfois contre leur propre pays. C’est là qu’il apparaît clairement que l’objectif de combattre la guerre sainte pour l’Islam l’emporte sur la motivation politico-nationale au niveau international. L’interprétation «guerrière» de l’Islam faite par l’un des groupes musulmans les plus bruyants est authentique mais non exclu- sive. Le Cardinal Martini avait lancé un premier avertissement : «L’Islam n’est pas seule- ment une foi personnelle, mais une réalité communautaire très compacte et un mot de passe lancé par une voix autoritaire au bon moment peut reconstituer et ramener à une unité étroite aussi les subjectivismes ou syncrétismes religieux vécus par un seul individu». La violence fait partie de l’islam naissant. Mais le problème est qu’aujourd’hui, les groupes musulmans les plus agressifs continuent d’adopter ce modèle «. Ils di- sent : «Nous aussi, nous devons apporter à l’Islam des non-musulmans comme le Prophète l’a fait, avec guerre et violence», et fonder ces déclarations sur quelques

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