DIALOGUE ISLAM ET CHRÉTIENTE

290 MOSQUÉE À MILAN FAX - 20/08 - 2009 A: Dr. Riccardo DE: G. Eid Copie: Ingénieur Carlo Économiste d›affaires national et inter- national, attentif à la situation des musul- mans en Occident et à celle des chrétiens dans le monde arabe, auteur de diverses publications. Nous nous sommes rencon- trés dans le cadre d›un de mes reporta- ges sur la coexistence des musulmans en Italie, au Circolo dei Pugliesi sur la Piazza Duomo. À mon avis, la constitution de salles de prière à Milan devrait se faire en fonction des besoins des différents quartiers et ne devrait pas être évaluée sur la base du nombre de musulmans vivant à Milan ; l’évaluation arbitraire d’un pourcentage qui prie est un fait purement personnel, se prête à l’exploitation. En fait, contrai- rement à l’église ou à la paroisse, les mu- sulmans ont besoin de lieux où ils peuvent se réunir pour prier sous la direction d’un imam responsable du sermon. Même si ce n’est pas obligatoire parce que dans l’I- slam, la relation qui existe entre les fidèles et notre Créateur commun, Dieu, est di- recte sans le filtre d’une hiérarchie. La mosquée est au contraire un espace qui a d’autres fonctions que la satisfaction des besoins religieux, dans la mesure où elle remplit des fonctions sociopolitiques et des fonctions d’agrégation de tous ceux qui s’identifient à la même religion et au même courant, dans la mesure où dans le monde arabo-islamique les lois sont appliquées de différentes manières selon les pays et le gouvernement du moment, elles ne sont ni constantes ni égales dans tous les pays. La mosquée n’est pas seu- lement un lieu de prière ou de culte, mais un centre d’agrégation islamique avec des valeurs culturelles, sociales et non moins politiques. En général, les émeutes apparaissent le vendredi après le sermon. Je profite de cette occasion pour m’attar- der sur la perspective de la création pas UNE mosquée à Milan : pas une mo- squée à Milan mais autant que les be- soins réels des habitants . Permettez-moi d’attirer votre attention sur certains des inconvénients d’offrir un lieu unique de prière à Milan, au lieu d’en- courager la création de salles de prière dans les quartiers qui en ont le plus be- soin. Elle éviterait la circulation libre ou «encouragée» des personnes d’un quar- tier à l’autre de la ville, ce qui leur enlèv- erait du temps aux heures utiles pour le travail s’il s’agissait des jours de semaine. A titre d’exemple : 1. La gestion de l’espace unique pourrait être prise par les représentants du centre de la rue Jenner, par conséquent de l’U- COI, juste ceux qui n’ont pas adhéré aux valeurs de notre constitution. 2. l’UCOI serait favorisée en tant que re- présentant des musulmans pour deve- nir le porte-parole des demandes visant à favoriser politiquement l’introduction d’»exceptions» aux lois de l’Etat ; facili- ter certaines exceptions proposées par l’UCOI pour les musulmans ouvrirait la voie aux privilèges et discriminations au détriment des autres citoyens non mu- sulmans et ne donnerait un statut officiel qu’à une partie de la représentation mu- sulmane en Italie ; l’exemple du Royau- me-Uni devrait nous le montrer. 3. Il n’est pas certain que les habitants musulmans qui « ne fréquentent pas les mosquées « soient satisfaits des excep- tions ou privilèges qui seraient conve- nus avec un interlocuteur officiel. Ainsi, les musulmans qui n’adhèrent pas à la ligne de l’UCOI sont exclus ; ils sont les plus nombreux mais les moins organi- sés ; ces éléments non politisés seraient

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