DIALOGUE ISLAM ET CHRÉTIENTE

271 la société saoudienne comme exemple de vie. Que nous voulons coloniser l'Eu- rope en exploitant ses libertés ? Gardez à l'esprit que même dans les pays arabes, le voile n'est pas autorisé dans les écoles où l'uniforme est prescrit, et en ce qui concerne les déclarations sur les droi- ts de l'homme de Rose el Youssef, je dois vous dire que la charia est un système raciste dans tous ses sens, et cette vérité devrait être diffusée pour le bien des mu- sulmans eux-mêmes en Italie. Cependant, il ne peut même pas être généralisé ; l'Islam tel qu'il est vécu est extrêmement varié dans les pays arabes, mais en Italie l'aile rigoureuse prévaut , ce qui n'aide cer- tainement pas les jeunes générations à vivre ensemble. Il en va de même pour la définition du voile : sous le même nom sont assimilés les voiles les plus dispa- rates, du simple foulard à celui ressem- blant à la photo du Corriere. De plus, le peuple musulman doit être vu indépend- amment des centres qui se proclament ses représentants. Dr. Mieli : Si vous avez eu la patience de me lire, pensez à publier le sens de ma lettre pour le bénéfice de vos lecteurs, et chacun en toute liberté, tirera vos conclusions. Un lecteur affectueux Joseph Samir Fadllallah Eid 2005 - Voile islamique ? Obligation religieuse seulement dans l'imagination de certains in- tellectuels occidentaux Malgré la pression de ceux qui ignorent le monde arabe et son mode de pensée, le "voile islamique" ne fait pas partie de la culture du monde arabe méditerranéen. L'intention des forces extérieures, sou- tenues par les politiciens, de créer des ghettos culturels et comportementaux au sein de l'État italien est claire. Nous ne devons pas laisser les soi-disant détent- eurs de la vérité défendre la "religion" de certains de nos intellectuels, qui, je l'espère, sont naïfs et ignorants, en les rendant complices des contraintes qui pèsent sur les femmes comme moyen de pression d'une idéologie totalitaire. Prenant l'Egypte comme exemple, pays d'origine de la femme égyptienne men- tionnée par Magdi Allam, ce pays peut être considéré comme l'héritier de nom- breuses civilisations rappelant Alexan- drie comme le phare de la culture et de la splendeur jusqu'à la conquête par l'Islam arabe au septième siècle. Pen- dant la domination arabe, l'Université d'Azhar au Caire, fondée au Xe siècle, était devenue l'une des principales références religieuses et pas seulement pour les musulmans. Avec l'arrivée des Mammelukes au XIIIe siècle, la commu- nication avec le monde occidental est presque inexistante et le pays tombe dans l'oubli. A l'arrivée de Napoléon, le pays ne comptait que deux millions d'habitants, dont 95% de paysans, des fellahins, avec des femmes participant aux travaux de la terre et ne couvrant pas leur visage. Le siècle suivant a vu une grande émancipation des femmes égyptiennes au point qu'en 1923, avec l'élection de la première femme au par- lement égyptien, le foulard couvre la tête, et ne couvre ni cheveux, ni tête, ni visage, n'est plus porté par les nouvel- les générations qui ne sont pas moins musulmanes et fidèles au Coran que celles d'aujourd'hui. Une coutume, celle de se couvrir la tête et les cheveux, en excluant le visage, qui n'a pris le des- sus qu'au cours des trente dernières années sous des pressions morales, physiques, sociales et financières qui vont jusqu'à interdire, toujours au nom de la religion, à une femme de quitter la maison sans la permission de son mari. Et que voulons-nous en Italie pour nos enfants ? Qui veut être complice de ces contraintes?

RkJQdWJsaXNoZXIy MjQwMTE=