DIALOGUE ISLAM ET CHRÉTIENTE

234 Commentaire sur l’appel de l’hono- rable Vittorio Agnolotto Courrier de Milan 23 octobre 2005 L’école islamique de Via Quaranta : Appel à la solidarité Sous l’écran de solidarité et de bons sen- timents des milanais, M. Agnoletto relan- ce l’initiative de rouvrir l’école et le droit à l’étude des enfants égyptiens et des im- migrants en général. J’aimerais vous poser quelques questions : - Des milliers de familles immigrées, ég- yptiennes et non égyptiennes, ont trouvé leur place dans les écoles italiennes, com- ment se fait-il qu’on s’arrête à une cen- taine de familles «toutes égyptiennes» ? toutes musulmanes ? et seulement elles ? - Qui a déjà empêché ces enfants de s’in- scrire dans les écoles publiques ? - Le ministre Moratti a pris une décis- ion qui va à la rencontre de l’intégration de ces enfants dans le système éducatif de notre pays : Avec quel raisonnement protestez-vous non seulement pour le bien des enfants, mais invitez-vous à des manifestations qui vont précisément con- tre l’intérêt des enfants, les laissant en- tre-temps dans la rue ? - Avez-vous déjà eu l’occasion de regar- der le système éducatif égyptien pour décider que celui approuvé par notre mi- nistère est inapproprié et même peu éd- ucatif s’il était appliqué à ces enfants tous spéciaux ? - Le désir d’apprendre la langue mater- nelle est louable et devrait être encoura- gé, pour votre information, les institutions ont mis en place de tels cours en dehors des programmes scolaires, totalement volontaires afin de permettre à ces en- fants de préparer un jour une équivalence avec les programmes du pays d’origine si nécessaire. Mais combien y en aura-t-il ? Les pays de la Ligue arabe sont au nom- bre de 22, avez-vous déjà songé à créer 22 écoles spéciales ? - Le Corriere a rapporté une déclaration de l’ambassadeur égyptien à Rome, Hel- my Bedeir, qui a confirmé que l’Egypte n’a rien à voir avec cette école «et qu’u- ne commission ministérielle au consulat égyptien à Milan examine les étudiants à titre personnel. Pour le bien de ces enfan- ts, ne serait-il pas du ressort des autorités égyptiennes de parvenir à un accord avec les autorités italiennes ? Et étant donné que l’intention de préserver la connais- sance de la langue arabe ne serait pas que la Ligue arabe s’en occupe ? Toujours pour le bien de ces enfants. - Nos écoles publiques italiennes ensei- gnent la liberté religieuse, l’égalité des sexes, la volonté d’observer les lois ita- liennes, le déni des ghettos, et tout cela signifie la volonté de vivre ensemble. Connaissant le dévouement de nos pro- fesseurs, c’est dans les salles de classe que les enfants d’immigrés vivent leur intégration et construisent leur avenir sur des bases solides, qu’ils veuillent s’instal- ler en Italie, retourner dans leur pays ou voyager dans le monde globalisé. Meilleures salutations Objet : École de via Quaranta, Milan Cher Dr, Je suis d’accord avec vous que nos insti- tutions doivent appliquer les lois sans hés- itation ; ces attitudes de «dialogue», pour nous de culture arabe, sont facilement interprétées par l’insécurité, l’hésitation et ainsi de suite. La question d’autoriser l’enseignement de la langue arabe, ou de toute autre chose inhérente à la «culture égyptienne» est délicate et représente sortir par la grande porte pour revenir par la porte arrière et reprendre pos- session du ballon en jeu. Pour un Italien, cela peut paraître normal et logique, mais il faut être prudent car à travers l’ensei- gnement de la langue arabe, ou toute au- tre matière par un professeur choisi par eux, vous remettez en jeu le Coran avec toutes les conséquences que vous avez voulu éviter. Je voudrais vous suggérer ce commentaire afin de prévenir de futurs

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