DIALOGUE ISLAM ET CHRÉTIENTE

200 Frères musulmans, les fondamentalistes. Ils veulent un retour au premier siècle, en reprenant le modèle du «nous pen- sons que la solution est dans le passé», en référence aux passages du Coran qui les approuvent. Ces «campagnes publi- citaires» exploitent habilement la frustra- tion de certains individus, les conduisant à des gestes extrêmes au nom de l’Islam comme solution aux maux dans lesquels se trouvent les pays arabes. Il ne fait au- cun doute que des intérêts puissants sont capables de propager ces idéologies qui ne répondent pas aux droits de l’hom- me universels adoptés par l’ONU depuis 1948. À mon avis, le terrorisme peut être vaincu grâce au soutien de la majorité des musulmans qui aiment la paix et qui condamnent le terrorisme lui-même. Cet- te condamnation doit être exprimée avec plus de détermination, tant par les États musulmans que, surtout, par la société ci- vile, les mouvements religieux et le vaste monde des mosquées. Ce n’est qu’ain- si que le processus d’assèchement des nombreux bassins pourra être déclenc- hé, là où les idées d’un Islam radical et violent naissent et se développent et où les haines et les ressentiments envers un Occident ennemi et colonisateur con- sidéré comme ami des citoyens arabes chrétiens se nourrissent. Qu’est-ce que l’avenir nous réserve ? Même si la politique européenne a fait passer la religion de la sphère publique à la sphère privée, rappelons-nous que c’est précisément la religion qui garan- tit la cohésion des États européens. Il a fallu trois hommes pour commencer à résoudre des siècles de conflits et pour lancer l’idée d’une Union européenne : De Gaulle en France, De Gasperi en Italie et Adenauer en Allemagne. Trois hommes chrétiens, par hasard catholi- ques. Aujourd’hui, le ciment des Etats européens est devenu l’économie et la finance, tandis que celui des Etats ara- bes est la religion, un Islam qui reproche aux jeunes Européens leur vide religieux. Il convient de rappeler que l’Europe et le monde arabe ont des intérêts communs et complémentaires que je voudrais sou- ligner : la garantie des approvisionne- ments énergétiques ; le développement technologique pour promouvoir l’écon- omie arabe dans l’économie mondiale ; trop de ressources pétrolières entre les mains de quelques-uns qui entravent le développement de l’innovation et la for- mation de la classe moyenne nécessaire pour la formation d’un début démocratiq- ue ; la solution des réfugiés palestiniens et leurs descendants entassés dans les bi- donvilles, sans droits civils, des pays déjà surpeuplés et un taux d’analphabétisme galopant. Essentiellement : la stabilité, des frontières reconnues, des valeurs hu- maines respectées, une classe moyenne formée sans oublier de donner la parole aux nations les plus faibles et les plus pe- tites, protégeant leurs intérêts. Le vieillis- sement de la moyenne d’âge européenne attire les jeunes Arabes, dont la majorité sont musulmans, d’un contexte social dif- férent. Afin de créer un accueil pacifique, non seulement économique, des nouve- aux arrivants sur le territoire national, il est essentiel de créer les conditions per- mettant aux immigrés de se joindre à un projet culturel, d’égalité des citoyens de- vant les lois, des principes de la religion majoritaire chrétienne en Italie pour dis- siper les préjugés qui existent entre eux. En même temps, la population locale doit être prête à vivre avec les nouveaux ci- toyens. L’expérience montre que l’intég- ration et l’inclusion sont des éléments in- dispensables à une coexistence profitable et durable. Nous avons vu comment les pays d’Afrique du Nord se sont développ- és au cours des deux siècles précédents grâce à l’émigration de millions d’Eu- ropéens qui s’y sont installés depuis quel- ques générations, malheureusement sans s’intégrer à la population locale, ce qui a entraîné leur expulsion. Un autre facteur qui favorise la stabilité est l’échange cul-

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