DIALOGUE ISLAM ET CHRÉTIENTE

169 DIFFÉRENTES CIVILISATIONS : GUERRE OU PAIX ? SCAMBI OPINIONI, ROTARY - 2014 J’ai réfléchi à quelques perplexités soule- vées lors de la réunion d’hier soir : guerre ou paix, dialogue, positivité de la religion, comment identifier une religion : une étiq- uette de croyance commune à un groupe de personnes ou autre chose... Jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, les régions du globe étaient habitées par des personnes sur un territoire donné, un pays, lié par un dénominateur commun : les pays de langue et de culture arabes à majorité islamique, l’Europe occidentale, l’Inde et le Pakistan, le Japon, la Chine, etc., tous très uniformes sans la pous- sée des révolutions dues à la diversité. Voir le cas des Arméniens en Turquie. Par exemple, on peut dire que l’élément unificateur des populations est l’élément religieux, c’est-à-dire la religion islamique commune. Je ne suis pas une population sans croyance, la religion, même l’athéis- me est fondamentalement une étiquette similaire à une croyance religieuse qui di- scrimine ceux qui croient. Il n’y avait pas cet éventail de carrefours de cultures que l’on retrouve aujourd’hui sur un territoire donné. Une invasion de populations attirées par les pressions économiques, la facilité de déplacement, l’Internet, les médias, etc. nous placent devant le fait accompli. Ils apportent le bagage culturel et sentimental qu’ils ont acquis par l’enseignement de leur religion à travers l’éducation qu’ils ont reçue dans leurs familles et leurs écoles. Par exemple, ce qui se passerait dans une ville ou un territoire où plusieurs groupes ethniques sont concentrés, chacun avec ses propres habitudes et croyances, cha- cun souhaitant imposer des lois favorables ou séparées pour permettre à une catég- orie donnée de survivre à la vie sociale de son pays d’origine, peut aussi créer des tensions et des situations de concurrence. C’est peut-être la semence qui mènerait à la guerre s’il n’y avait pas de ciment com- mun pour tous qui ne puisse être des lois dérivées d’une religion spécifique, mais je reconnais qu’elle est insérée dans le con- texte dans lequel elle opère. Pour surmonter ce danger de guerre reli- gieuse, le pays d’accueil doit veiller à offrir un ciment qui réunit toutes les composan- tes autour d’un projet commun avec une politique d’inclusion qui met la population à l’aise. Trouver un dénominateur com- mun qui décourage la dérive. L’inclusion ne peut pas signifier bouger un peu pour faire de la place à l’autre. C’est construire avec raison un cadre de valeurs humai- nes, un cadre de bien commun et dans ce cadre faire place à ceux qui le partagent, même s’ils sont d’une autre religion ou culture. Sans cela, il n’y a pas de véritable inclusion. Cette tâche est éminemment politique et les politiciens qui souhaitent s’en affranchir, se limitant à accepter sans inclure, ne joueraient pas leur rôle. Au niveau international, le même concept peut être appliqué aux relations entre pays. Si une guerre devait persister ou éclater, ce n’est pas la religion plutôt que l’instrument d’imposition du pouvoir qui en serait la cause. Je cite ici la baronne Ashton : «La meilleure réponse à l’ex- trémisme est de créer un front internatio- nal uni fondé sur des normes universelles de liberté de croyance et de religion. » 2014 : Cher Monseigneur, Cher Raoul Plongé dans le calme d’une pinède loin de Milan, j’ai relu ce que j’ai écrit sur le

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