DIALOGUE ISLAM ET CHRÉTIENTE

166 humain pour une intégration proactive, par opposition à l’exclusion. L’inclusion, en revanche, ne peut pas signifier bou- ger un peu pour faire de la place à l’autre. C’est construire avec raison un cadre de valeurs humaines, un cadre de bien com- mun et dans ce cadre faire place à ceux qui le partagent, même s’ils sont d’une autre religion ou culture. Sans cela, il n’y a pas de véritable inclusion. Cette tâche est éminemment politique et les politiciens qui souhaitent s’en affranchir, se limitant à accepter sans inclure, ne joueraient pas leur rôle. Religion et identité La religion et l’état civil des peuples mé- diterranéens sont inextricablement liés à l’identité de la personne ; le citoyen arabe, chrétien ou musulman, sent son identité religieuse en priorité sur sa fidélité poli- tique stable. L’horizon mental et culturel des populations est un horizon religieux. Les religions sont donc des éléments fon- damentaux des communautés nationales. Par exemple, on peut dire que l’élément unificateur des populations arabes est l’élément religieux, c’est-à-dire la reli- gion islamique commune dans laquelle s’insèrent certaines différenciations. Ils viennent de pays dont les lois privilégient les citoyens musulmans par rapport aux autres croyances religieuses, formant des préjugés mentaux chez les jeunes qui viennent en Europe où l’égalité des droits et la non-discrimination entre les citoyens prévalent. Il est essentiel de demander au monde arabe de travailler sur l’éducation, les mé- dias, les manuels scolaires et même d’in- viter à cette ligne d’éducation et de paix des imams et des prédicateurs qui ont entre les mains le formidable instrument de la prédication dans les mosquées, où il serait opportun de proclamer les versets du Coran qui soulignent « la volonté de Dieu envers la pluralité religieuse et l’en- gagement à lutter pour le bien dans la Mi- séricorde de Dieu». La meilleure réponse à l’extrémisme est de créer un front in- ternational uni fondé sur des normes universelles de liberté de croyance et de religion, partie intégrante de l’identité de l’individu. Nous avons besoin d’un chan- gement radical dans la formation des ci- toyens, un problème de culture, pour faire comprendre à tous qu’ils sont égaux et que la violence est intolérable. Médias, communication et dialogue interreligieux Nous devons veiller à ce que les musul- mans puissent faire la distinction entre religion et société, foi et civilisation, Islam politique et foi musulmane. C’est le Cardi- nal Martini lui-même qui a encouragé le «dialogue» entre les différentes cultures et religions, qui a encouragé ce dialogue entre deux personnes qui ont quelque chose à se dire. J’espère que tout communicateur reli- gieux et non religieux, musulman ou non, se sentira engagé à être un défenseur infatigable et acharné de la dignité de la personne humaine et de ses droits inalié- nables ; nous devrions trouver un moyen de faire passer cet idéal dans la formula- tion des lois des États et que les bonnes intentions échangées à un niveau élevé atteignent les gens sous peine de rester vraiment élevées. En tant que membre de l’ALDAI, j’ai l’intention de faire entendre ma voix afin que les organes politiques, avec le Parlement européen, soient tou- jours des promoteurs efficaces de la justice, de la liberté et de la coexis- tence pacifique entre les peuples de la région méditerranéenne en met- tant en œuvre les stratégies néces- saires.

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